Je reviendrai à Montréal…

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Cynthia libre à la plage

Je ne vous ai plus donné de nouvelles depuis décembre. Mon Dieu que je ne m’attendais pas à affronter les épreuves qui se sont mises sur mon chemin ces derniers mois ! La seule chose qui était prévue était de subir deux interventions chirurgicales pour soigner mon syndrome de la traversée thoraco-brachiale bilatéral (STTB). Cette information ne devrait pas vous étonner parce que je vivais avec de grosses douleurs aux bras depuis 2013. Ce qui apparaissait comme un simple syndrome du canal carpien a fini par m’handicaper complètement. C’est seulement à partir du moment où j’ai touché le fond que l’on m’a enfin diagnostiqué un syndrome du défilé thoraco-brachial.

Après des semaines de douleurs atroces, on m’a opérée du côté droit fin novembre. La convalescence a été difficile, mais au moins j’avais l’espoir que mon état s’améliore. En début d’année, lors de mon rendez-vous de contrôle, j’avais conclu avec mon chirurgien de me faire opérer le côté gauche le plus rapidement possible, soit à la mi-février. Je sentais que mon bras opéré allait mieux après un mois et demi et je n’avais pas envie de traîner pour la deuxième chirurgie : je voulais passer à autre chose rapidement.

Dans l’intervalle, je pensais à mes semaines de vacances restantes et j’espérais séjourner quelques jours aux îles Seychelles en couple comme nous l’avions prévu le printemps précédent. Je m’imaginais récupérer mes forces doucement en nageant dans des eaux chaudes et profiter paisiblement de mon conjoint parce que ça n’avait pas dû être facile pour lui de cohabiter avec quelqu’un de malade.

Ce que je ne savais pas, c’était que mon prince presque charmant avait aussi des projets, mais les siens ne m’incluaient plus. En fait, j’étais carrément remplacée. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai changé dans tous les articles du blogue son nom par celui de Réjean, en l’honneur du fameux Réjean Pinard de La Petite Vie.

Oublier son ex-conjoint
L’autre si familier durant dix ans devient un inconnu dont on souhaite oublier le souvenir.

La douleur est un abîme sans fond

Alors que je commençais à aller mieux depuis quelques jours, cette rupture après dix ans de relation m’a fait plonger au plus profond de la douleur. Douleurs psychiques et physiques s’entremêlaient, si bien que je ne savais plus où j’avais mal. Tout mon être souffrait sans jamais trouver de repos. Ma souffrance était impossible à contrôler, les lunettes soleil sont devenues mes meilleures amies pour pleurer doucement dans le métro ou sur la rue. Je n’arrivais plus à manger ni à dormir, j’avais l’impression de m’être transformée en fantôme.

J’ai essayé de traverser cette épreuve toute seule en me donnant pour but de me faire opérer le plus rapidement possible. Après un mois de souffrances, ma situation ne s’améliorait pas malgré la meilleure des volontés. Je passais des journées prostrée à pleurer devant cette décision unilatérale qui affectait tous les aspects de ma vie.

Une foule de questions se pressaient dans ma tête :

  • Rester à Paris ou partir?
  • Comment louer un nouvel appart à Paris sans garants ni fiches de paie?
  • Serais-je capable de revenir à Montréal et tout recommencer à zéro?
  • Est-ce qu’Akira supporterait un voyage transatlantique à la veille de ses dix ans?
  • Mes parents pourront-ils me dépanner à mon arrivée?
  • Est-il raisonnable de quitter mon travail et ma couverture sociale en France?
  • Est-ce qu’il vaut mieux se retrouver sans revenu à Montréal ou avec des indemnités journalières (45 % de mon salaire m’était versé durant mon arrêt de travail) en France qui ne couvrent pas la totalité de mes besoins?
  • Et bien d’autres…

Finalement, j’ai demandé de l’aide à mon médecin pour me dépêtrer de cet état dépressif. En plus des ordonnances qu’elle a faites pour apaiser mon corps et mon esprit, elle m’a autorisée à passer trois semaines de convalescence en février-mars à Montréal. Une bulle d’air pour enfin respirer loin de mon ex-conjoint avec qui je continuais d’habiter faute de pouvoir louer autre chose.

Akira et Cynthia au sommet

 

Remonter la pente

Après avoir sondé les abysses les plus sombres de mon être, j’ai tout fait pour aller mieux et surtout être assez forte pour subir une autre intervention chirurgicale. Comme la première opération avait été un succès, je préférais me faire opérer par le même chirurgien. C’est pour cette raison que je suis revenue à Paris après mon séjour chez mes parents.

Je suis contente d’avoir su piller sur mon orgueil pour aller chercher de l’aide. Cette crise je l’ai traversée grâce à l’aide de mes proches qui m’ont soutenue à distance, mes médecins et aussi à cause d’une thérapie entamée chez un psychologue.

Ce n’est pas facile d’accepter sa vulnérabilité et encore moins de l’exposer à quelqu’un d’autre, mais la rencontre avec mon psychologue a été salvatrice. J’ai consulté deux thérapeutes qui m’ont mise plus mal que bien avant de trouver la personne qui me convenait.

Le travail psychologique m’a aidée à changer ma vision des évènements et à entamer le processus de guérison. La fin angoissante de mon monde s’est tranquillement transformée en nouveau départ. J’ai enfin la chance de recréer une vie répondant mieux à mes besoins profonds. En relisant mes articles de 2009-2010 je me suis aperçue que certains soucis existaient depuis plusieurs années!

Dire adieu à Paris

Le choix de revenir habiter à Montréal s’est rapidement imposé à moi. Autant j’ai aimé vivre à Paris, autant que la situation du logement rend difficile de repartir à zéro, surtout quand on n’a pas de famille sur place. D’autant plus que je cumulais les difficultés avec ma convalescence et un long arrêt de travail. Par contre, ça m’attristait de la quitter quelques mois après avoir été naturalisée… j’avais tant de projets en France !

À partir du moment où j’ai pris la décision de me rapprocher de ma famille, tout s’est enclenché. J’étais prête à subir ma deuxième intervention pour mon STTB gauche en avril et j’ai eu la chance d’être accompagnée par mon petit frère pendant deux semaines. Il m’a radicalement remonté le moral!

J’ai acheté des meubles pour mon nouvel appartement montréalais et signé un bail. Par contre, je me suis rapidement aperçue que mon souhait de partir quinze jours après ma sortie de l’hôpital était illusoire. J’étais bien trop faible pour effectuer mes démarches de départ et préparer mon déménagement. J’étais très en retard sur mon planning initial de rentrer à Montréal en mars, mais je me devais d’économiser mon corps.

Je suis revenue à Montréal dans un grand Boeing bleu de mer

Me voilà donc de retour au Québec depuis la semaine dernière, j’attends de prendre possession de mon logement le premier juillet… comme bien des Montréalais. Je ne serai installée réellement que lorsque je récupérerai Akira vers la fin août !

À travers toutes ces épreuves, un heureux imprévu a chamboulé mes plans. Je retournerai donc en France pour les vacances d’août afin d’explorer une nouvelle relation amoureuse. Oui, c’est fou que ça arrive si peu de temps après ma rupture, mais je ressens quelque chose de très spécial pour cette personne. Il m’était impensable de le quitter sans donner une chance à notre histoire. À suivre…

Sinon au niveau de la santé ça va plutôt bien. Je ne suis pas dépourvue de douleurs, mais je me sens à peu près normale. Je suis capable de faire beaucoup plus de choses qu’avant. J’arrive même à utiliser mon appareil photo :). Par contre, je dois modérer mes efforts parce que mon corps se fatigue rapidement.

Mon chirurgien m’a autorisée à reprendre le sport avec seule consigne de ménager mon bras gauche opéré le plus récemment. Je crois qu’un abonnement au gym va m’aider à mieux récupérer, car j’ai passé plus d’un an presque sans bouger.

Le prochain défi est de me trouver un travail à la hauteur de mes compétences. J’ai hâte de retourner travailler et retrouver mon indépendance.

Donc voilà comment se sont déroulés mes six premiers mois de 2017. Beaucoup de malheur au début pour en arriver à une renaissance. Les mois à venir ne seront pas faciles, mais je suis prête à les affronter!

J’espère que ces derniers mois se sont bien passés par chez vous!

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

10 commentaires

  1. Coucou ma belle, tu as eu tout un début d’année! J’espère que les opérations ont réussi à mettre ces douleurs handicapantes derrière toi.

    Pas facile de revenir à la maison quand tu fais ton nid au loin, je pense que je n’y arriverait pas Faut dire que je n’ai plus mes parents ou autres qui pourraient me soutenir au début.

    Dans l’immédiat, je te souhaite un bon déménagement

    1. Merci!

      C’est sûr que sans mes parents j’aurais été perdue ! Mes bras vont heureusement beaucoup mieux qu’avant, mais je continue à prendre des antalgiques tous les jours.

  2. Et ben ! Bravo pour avoir réussi à traverser ça au mieux. Ca n’a vraiment pas été un semestre facile. Je te souhaite beaucoup de repos, autant physique qu’émotionnel. Et un bon retour à Montréal.
    Le retour ne sera pas facile, c’est une nouvelle expatriation, mais tu ne regretteras pas ton choix, j’en suis sûr !
    Prends bien soin de toi, et aussi d’Akira !

    1. Merci !

      Je m’apprête à vivre ce que tu as du vivre lors de ton retour en France. J’ai vraiment hâte de retrouver Akira parce qu’une maison n’en n’est pas une sans chien ;).

      En tout cas ça fait plaisir de te revoir virtuellement !

  3. Merci pour les nouvelles ! Quel début d’année mouvementé ! Tu peux être fière de toi et de ce que tu as accompli, vu les difficultés rencontrées. Prends bìe soi de toi et bon retour à Montréal.

  4. Et bien quel début d’année. Je sis vraiment désolée de lire un tel récit! Cela a dû être vraiment difficile.
    Je suis contente de lire que tu reprends le dessus et que niveau santé, tu te sens mieux.

    J’ai hâte de lire tes aventures Montréalaises!

    Bon nouveau départ!

  5. My, que de turbulences! Ma pauvre, quoi. Et puis, connard, aussi (tu me le permets? Oui?). J’imagine trop le dilemne, se séparer à l’étranger (même si tu as vécu longtemps en France, tu n’as pas le réseau familial sur place, quand même), pire, cohabiter faute de pouvoir faire autrement. Quel cliché d’une mauvaise comédie française…

    Tu as quand même été au bout de la naturalisation, non? C’est aussi chez toi, la France, alors ton avenir peut s’écrire ici, ou ailleurs. Et puis, le dernier paragraphe est plus léger, avec un soleil qui pointe à l’horizon 🙂

    Je te souhaite vachement moins d’emmerdes pour la suite de l’année!

  6. Je suis ravie d’avoir eu de tes nouvelles, même si elles n’ont pas été si bonnes en ce début d’année. En tout cas, je vois que tu es très forte et que tu te remets bien (de tes opérations et en amour). Je ne peux te souhaiter que de continuer sur cette pente qui remonte. Bon retour à Montréal ! (Nous, on est rentrés en France, c’est drôle!) Et au plaisir de te lire encore dans l’avenir !

  7. Je te souhaite un retour rempli de bonnes nouvelles, de retrouvailles heureuses, et d’une santé meilleure 🙂 Et je me réjouis de lire tes aventures Montréalaises alors!! (Et si tu as envie de voir du pays, n’oublie pas qu’une chambre d’amie très confortable t’attend toujours dans l’ouest canadien!)

  8. Je suis navrée d’apprendre toutes les épreuves par lesquelles tu es passée, j’étais loin de l’imaginer. 🙁 Tu as du beaucoup souffrir . Ca et là, je reconnais des bouts de ta vie qui ressemblent un peu trop à la mienne depuis ces derniers mois (sans l’expatriation et les opérations), je comprends ce que tu as pu vivre… Je ne te souhaite que du bonheur, où que tu choisisses d’aller, même si pour le moment le lieu s’est un peu imposé à toi. Plein de bisous à toi et Akira et plein de force et de belles choses à vous deux pour les mois à venir.

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