Danse Noire de Nancy Huston

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Dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire PriceMinister un choix s’est tout naturellement imposé à moi: Danse Noire de Nancy Huston. Si l’année dernière j’avais longtemps hésité parmi les livres proposés, cette année je me suis jetée sur le premier livre de la liste:  un roman passant de l’Irlande au Québec, avec une escale à New York et qui de plus est écrit par une romancière canadienne bilingue habitant Paris!

Danse Noire

Milo Noirlac est sur son lit d’hôpital mais avant de s’éteindre du SIDA il concentre ses dernières forces à scénariser le film relatant l’histoire de sa vie. En dix mouvements sur un fond de capoeira, s’affrontent trois destins au sein de la même famille filant à toute allure vers leurs destructions. En plus de la narration de la vie de Milo racontée par Paul Schwartz, son amoureux, on suit les destins mêlés de sa mère Awinita descendue de sa réserve cri pour se prostituer à Montréal dans un hôtel sordide et aussi de son grand-père paternel, Neil Kerrigan, révolutionnaire irlandais aspirant écrivain qui a dû sauver sa peau en immigrant au Québec avec comme bagage le plus précieux les oeuvres de Yeats et de Joyce.

«Danse noire est profondément un roman sur l’exil et la transmission, sur l’incompréhension dont Babel est un symbole… et sur la fragile possibilité de rédemption grâce à la transformation artistique.» – Nancy Huston

Différentes racines au sein d’une même famille et qui sont signifiées dans le roman par l’alternance entre le français et puis l’anglais. Il y a l’anglais littéraire de Neil et celui oral de Awinita. Personnellement, j’ai beaucoup aimé le texte bilingue car ça apporte musicalité différente à chaque personnage ainsi qu’une plus grande vraisemblance au récit . Bien que les traductions se trouvent en bas de page pour chacun des dialogues en anglais, je crois que la lecture de ce livre peut-être moins agréable pour les personnes ne lisant pas l’anglais.

J’ai aimé le style de narration haché entre trois récits: Milo, Awinita et Neil. Il permet à l’histoire de faire de grands bons dans le temps sans devoir faire la genèse des différentes histoires et du lien les reliant. C’est un roman qui m’a plu d’abord parce que j’adore les romans qui parlent de la société underground du Montréal des années 1950 (v. Michel Tremblay) qui est la période où l’on rencontre Awinita dans son hôtel de passe. Et puis, le thème de l’exil me touche beaucoup pour des raisons évidentes.

J’ai souvent l’impression que des romans ont des pages en trop mais pour ce qui est de Danse Noire, j’en aurais rajouté 200 aux 348 pages qu’il contient. J’aurais surtout aimé connaître la suite pour d’Awinita qui est le seul personnage dont l’histoire ne rencontre pas de point final. C’est le premier livre que je lisais de Nancy Huston, auteure dont j’ignorais tout jusqu’à maintenant. En me baladant avec le livre, beaucoup de gens m’ont conseillé de lire ses autres romans qu’ils ont a-d-o-r-é!

Dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire j’attribue une note de 17/20 à Danse Noire de Nancy Huston.


Danse Noire m’a été offert dans le cadre des Matchs de la Rentrée littéraire 2013 organisés par PriceMinister. C’est une super opération dont la seule contrepartie de rédiger une critique sur le livre choisi et de lui attribuer une note 20 afin d’élire le livre le plus apprécié par les blogueurs.

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

4 commentaires

  1. Pour l’avoir lu et relu, « Lignes de faille ». Il reste à ce jour celui que j’ai préféré parmi les livres de Nancy Huston.
    Sylviane

  2. Je seconde « Lignes de faille ». J’ai aussi vraiment aimé « Reflet dans un oeil d’homme » (quelque chose de ce genre) qui n’est pas un roman mais un essai sur le féminisme. J’en ai lu d’autres, certains sont vraiment déprimants, mais c’est toujours bien écrit.

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