Je n’ai pas beaucoup écrit depuis que je suis arrivée à Montréal parce que je passe tous mes temps libres avec ma famille. Alors que mon départ vers la Californie se dessine, je profite un maximum de ceux que j’aime.
J’ai toujours été proche de ma famille, même au loin je continue d’appeler mes parents et ma grand-mère chaque semaine. En comparaison, Réjean parle aux siens environ une fois par mois. Alors qu’ils habitent dans le même pays, il ne les voit que deux ou trois fois par année.
Quant à moi, j’étais plutôt habituée à manger chaque dimanche avec mon frère, ma sœur, mon père, ma grand-mère, mes oncles et mes cousines. J’aimais aussi monter dans le nord avec ma mère pour nous rendre chez sa mère qui habite une grande maison surplombant un lac. Ce que j’aime encore plus, c’est quand mon oncle vient avec sa famille, cela me donne l’occasion de parler longuement avec ma filleule.
En plus de ma famille proche, il y a aussi mes grande-tantes que j’adore et les deux fils de l’une d’entre elles qui sont comme mes cousins. Les deux frères ont eu des bébés cet été, en plus des deux petites filles qu’avait le plus âgé des deux. Tout ça pour dire que les fêtes de Pâques c’est un joyeux capharnaüm.
Me trouver au milieu de ces gens de tous âges m’aide à me sentir en vie. Ce sont des moments privilégiés qui permettent d’échanger avec des personnes qui ont eu des parcours différents, mais aussi de jouer avec les tout petits. On n’a pas souvent l’occasion de le faire parce que les gens sont de plus en plus intolérants envers les enfants dans les lieux publics.
Pour enfoncer le couteau dans la plaie, de retour à la maison mon père m’a montré des films de famille qu’il a numérisés tout récemment. J’ai eu de la difficulté à retenir mes larmes devant ces souvenirs qui témoignent d’un passé où je fus si bien entourée. Ce fut aussi la triste réalisation que personne ne rajeunit et que mes grands-parents adorés avaient, il y a vingt ans, l’âge actuel de mes parents.
C’est difficile d’envisager de fonder une famille si loin de ceux que j’aime, Noël sans vingt personnes qui parlent et qui courent, serait d’une tristesse infinie. J’aurais surtout peur d’avoir une vie qui ne serait pas aussi heureuse et remplie que celle de ces films familiaux.
Même sans fonder de famille, je me sens mal d’être loin de mes cousines dont leur maman vient juste de commencer un traitement contre le cancer du sein. J’aimerais rester avec ma belle grand-maman pour qui les années pèsent sur la vie quotidienne. Je voudrais aussi passer plus de temps à Montréal pour discuter de culture avec mon frère, de tout et de rien avec ma mère et de magasiner avec ma sœur. On ne profite jamais assez de ceux que l’on aime et plus ça va, plus les années défilent rapidement sans qu’on ne puisse jamais les rattraper.
Dans le fond, une vie sans famille, je commence à me demander si c’est une vie…
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