Visite éclair au Canada

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Drapeau du Canada

Cette semaine, je suis allée à l’ambassade canadienne me délester de 62 euros. Je devais faire tamponner des papiers pour conclure un pacte civil de solidarité (PACS). Cette démarche n’a pas de signification réelle pour moi, ça sert surtout pour que Réjean économise sur les impôts. Pour me pacser, je devais demander à la section consulaire un certificat de coutume.

Première nouvelle, le Canada ne délivre pas de certificat de coutume : il délivre un certificat de non-délivrance de certificat de coutume. Ce document est assorti d’une lettre déclarant mon célibat, ma majorité et ma capacité mentale à conclure un contrat.

Pensant que l’ambassade du Canada était relativement loin de chez moi, je suis partie une heure avant mon rendez-vous même si je n’avais qu’un bus à prendre. À mon arrivée, j’ai eu une réaction horrifiée devant la longue file aux portes de l’ambassade. Interloquée, j’ai demandé au gardien si je devais attendre à cet endroit. Ne souhaitant pas me répondre, il a insisté pour que je prenne un formulaire. C’était un formulaire pour immigrer au Canada! Mais monsieur, je suis Canadienne MOI et, de surcroît, j’ai rendez-vous.

J’ai emprunté par la porte d’à côté où un gentil gardien m’a fait passer un contrôle digne des aéroports. Au moins, cette vérification avait le chic de ne pas avoir le nom hideux de « Vigipirate ». Une fois mon portable confisqué, on m’a demandé d’attendre les trente minutes me séparant de mon rendez-vous dans un salon aménagé. J’ai réalisé que je n’avais plus d’heure sans mon téléphone. Le gardien est venu me chercher une dizaine de minutes plus tard pour me faire monter aux services consulaires.

J’ai patienté de longues minutes au deuxième étage où je me suis sentie émue de revoir des affichettes bilingues Français/Anglais. J’ai aussi retrouvé les mêmes brochures qu’au bureau des passeports de Montréal. Je crois les avoir toutes lues pendant d’interminables heures d’attente au complexe Guy-Favreau. Dans cette salle, j’ai réalisé que j’aime mon pays. J’ai eu l’envie folle de me cacher dans l’ambassade et d’y vivre comme une petite souris, car techniquement j’étais au Canada.

Oups, on m’appelle déjà! J’ai rencontré l’agente qui délivre les documents et à ce moment j’ai réalisé qu’il allait me manquer d’argent liquide pour payer ce dont j’avais besoin.

Je me suis confondue en excuses et je suis ressortie pour retirer des billets au guichet le plus proche. Je suis revenue à l’ambassade, j’ai resalué le gardien pendant que je repassais le contrôle. Attentif, il a remarqué que j’avais mis mon pendentif dans mon sac afin d’accélérer mon passage au détecteur de métal. Je suis remontée au deuxième étage où l’on s’est tout de suite occupé de moi. J’ai allongé les deux billets de 50 € fraîchement sortis du distributeur. C’était au tour de la fonctionnaire de partir en quête d’argent, car elle n’avait pas la monnaie dans sa caisse.

Pendant ce temps d’attente, j’écoutais les conversations des employés. Une dame s’est énervée au téléphone et a raccroché au nez de son interlocuteur. Parallèlement, un quinquagénaire jovial, certainement un cadre, faisait le tour de son personnel. Il est venu s’assurer, avec son accent bien de chez nous, qu’on m’avait aidée et l’agente est revenue peu après.

Je suis redescendue, j’ai repris mon téléphone et je suis sortie. Je me suis dirigée vers les Champs Élysées pour acheter des cartes postales pour le projet Postcrossing. Je les ai rédigées rapidement en regardant l’Arc de Triomphe tout en attendant le bus. J’ai essayé d’appeler Réjean qui travaillait tout près, mais sans réponse de sa part, je suis rentrée.

Paradoxalement, c’est aussi ce jour-là où j’ai décidé que je ferais un jour une demande de nationalisation française.

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

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