La Bohème à l’Opéra Bastille: Beau et émouvant

Publié le Catégorisé comme Culture 3 commentaires sur La Bohème à l’Opéra Bastille: Beau et émouvant
La-Boheme-Paris-1
© Charles Duprat/OnP

De temps à autre nous recevons des SMS de la part de l’Opéra de Paris nous proposant des billets invendus à prix réduit. Souvent, ce n’est pas pour les opéras les plus connus comme Carmen ou Don Giovanni mais cette fois-ci nous avons eu la surprise de se voir proposer des places pour la Bohème de Puccini (1896). Ainsi, samedi dernier nous avons pris place pour un spectacle bien rodé qui en est à sa 115e représentation dans la mise en scène de Jonathan Miller présentée pour la première fois en 1995.

Le rideau se lève sur un appartement délabré sous les toits de Paris où on retrouve quatre amis farfelus qui ont choisi une vie de Bohème pour vivre de leur passion (Rodolfo : poète, Marcello : Peintre, Schaunard musicien et Colline : philosophe). Alors que la bande de gais lurons se dirige vers la café Momus pour se changer les idées et dépenser un pécule inattendu, Rodolfo reste dans l’atelier froid et sombre pour y terminer son article de journal. Il est interrompu par sa voisine venue chercher du feu. A la lueur d’une bougie, il fait connaissance de Mimi, une jeune fleuriste dont il tombe subitement amoureux.

La Bohème - Scène avec Parpignol
© Charles Duprat/OnP

Dans la scène suivante, nous traversons une rue animée du quartier latin où règne une ambiance de veille de Noël pour retrouver le café Momus. C’est une vraie merveille pour les yeux de voir autant de monde sur scène et tant de dynamisme qu’on se croirait au cinéma !

La Bohème - Scène au café Momus
© Charles Duprat/OnP

Mimi et Rodolfo s’attablent aux côtés de leurs amis pour manger lorsque Musetta, une femme extravagante, fait son entrée aux bras de son sugar daddy. Elle essaie par tous les stratagèmes d’attirer l’attention de son ancien amant, Marcello, l’ami peintre de Rodolfo. Prétextant une douleur lancinante au pied causée par une chaussure mal ajustée, elle envoie son ami chez le bottier pour mieux se rapprocher de Marcello. Les amoureux décident de renouer et tous s’éclipsent avant le retour d’Alcindoro à qui on a pris soin de laisser la note.

La Bohème - 3ème Acte
© Charles Duprat/OnP

Visuellement, la troisième scène est encore plus époustouflante que les autres : on se trouve aux portes de Paris à la Barrière d’enfer un matin neigeux du mois de février. Mimi, mal en point, s’avance péniblement vers l’auberge où Musetta et Marcello roucoulent des jours heureux. Elle souhaite se confier à lui car Rodolfo la maltraite en lui imposant de terribles crises de jalousies. La discussion est écourtée lorsqu’elle apprend que son amoureux loge chez son ami et elle prend fuite de peur d’être aperçue par celui-ci.

Rodolfo sort ensuite rejoindre Marcello et lui avoue à demi-mot qu’il aime Mimi mais qu’il souhaite qu’elle le quitte. La malheureuse est atteinte de tuberculose et sa situation d’écrivain ne permet pas d’offrir assez de confort pour qu’elle prenne du mieux. Mimi sort de l’ombre et lui révèle qu’elle a tout entendu. Des adieux seraient trop déchirants pour le couple, ils décident de rester ensemble, sans la misère, jusqu’au printemps. Ce moment tragique est compensé par Musetta et Marcello qui se disputent de façon assez comique et mettent fin à leur idylle.

La Bohème - Scène finale avec Mimi
© Charles Duprat/OnP

On termine là où tout avait commencé, dans l’appartement des quatre compères où Marcello et Rodolfo essaient d’oublier leurs amours de la saison passée. Toute la bande étant réunie, le groupe se laisse aller à des plaisanteries pour détendre l’atmosphère.

Soudain, Musetta fait irruption dans l’atelier avec son amie Mimi qui est maintenant très malade. Tous essaient de lui offrir du réconfort mais c’est Rodolfo qui met du baume sur son cœur en se remémorant les moments heureux qu’ils ont passé ensemble. Elle s’assoupit tranquillement entourée de mille attentions.

Alors que Rodolfo attend son réveil, ses amis lui font comprendre que Mimi a été emportée par la maladie. Ainsi, la Bohème se termine sur une scène poignante de tristesse. Je dois vous avouer que j’en ai eu les yeux mouillés et je ne devais pas être la seule car j’ai entendu des sanglots étouffés pendant cette fin tragique.

 

Alors on va voir la Bohème à L’Opéra Bastille ?

Oui, oui et oui ! Je ne connais pas assez l’univers lyrique pour vous faire des critiques détaillées des voix de chaque interprète mais j’ai trouvé qu’elles étaient bien assorties entre elles et que l’orchestre de l’Opéra de Paris dirigé par Sir Mark Elder les accompagnait merveilleusement bien. Le premier et le dernier tableau dans l’appartement sont forts en émotions mais j’ai préféré les deux du milieu qui sont grandioses. J’ai particulièrement apprécié la deuxième scène avec le chœur d’enfants, je me répète mais c’était digne d’un film à grand déploiement ! Le tout est sublimé par les lumières de Guido Levi, c’est rare qu’on remarque ce détail de scénographie mais dans ce cas-ci c’était exceptionnellement bien fait.

En plus, le spectacle tombe à propos en ce mois de décembre avec ses prémices qui débutent le 24 décembre et son ambiance hivernale.

Distribution du 13 décembre:

Mimi – Ana Maria Martinez
Musetta – Mariangela Sicilia
Rodolfo – Dimitri Pittas
Marcello – Tassis Christoyannis
Schaunard – Simone Del Savio
Colline – Ante Jerkunica
Benoît – Bruno Lazzaretti
Alcindoro – Francis Dudziak

La Bohème de Puccini

A l'Opéra National de Paris (Bastille) du 30 novembre au 30 décembre 2014

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

3 commentaires

  1. Une fois n’est pas coutume, j’ai vu cet opéra à Nantes il y a… euh, longtemps. Mais j’en garde un bon souvenir, c’est un opéra abordable pour les profanes (contrairement à Wagner, c’est looooong Siegfried!)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *