

J’y suis arrivée vers 19h00 soit après que la plupart des groupes organisés aient quitté la ville. J’ai eu les petites rues pavées de ce quartier à moi toute seule. Franchement un très bon moment, mais il m’a fallu ensuite m’éloigner pour trouver à manger.
En effet, comme est interdit par les coutumes juives de détruire les tombes et surtout le monument funéraire de ses co-religionaires, on a préféré mettre des couches de terre successives pour élargir le cimetière lorsque la place venait à manquer. A certains endroits, ils ont décompté jusqu’à 12 couches d’inhumations!
Les juifs se sont installés à Prague dès le 10e siècle et y ont vécu leur premier pogrom en 1096, date de la première croisade. Peu après, le ghetto juif a été entouré de murs et son expansion a été ainsi limitée. Ce n’est qu’en 1781 que les juifs ont eu le droit d’habiter hors des murs de Josefov et c’est peu après que le cimetière fut fermé.
D’ailleurs le quartier juif sera renomé Josefov (ou Josefstadt) en 1850 en l’honneur Joseph II du Saint-Empire Germanique qui proclama l’édit de tolérance en 1781 qui conférait plusieurs droits aux juifs dont celui de ne plus porter de signes distictifs, de construire des lieux de culte, …
Les vieux bâtiments de la ville juive ont été rasés entre 1893 et 1913 en émulant le baron Haussmann qui nettoyait et aérait Paris à la même époque. Seuls six synagogues, le vieux cimetière et l’hôtel de ville ont survécu aux démolitions.
Pour en revenir au cimetière, son habitant le plus célèbre est sans doute le Rabbi Loew (1512-1609) un grand esprit scientifique et théologique qui serait à l’origine de la légende du golem.
L’instinct primaire du photographe étant de saisir seulement les plus beaux côtés d’un lieu, je dois tout de même vous faire part de la prochaine photo.
Car l’endroit perd définitivement de son charme et de sa zénitude quand un groupe de voyageurs organisés vous bloquent l’étroit sentier sillonnant entre les tombes.
Il vaut mieux doubler ces groupes ou encore mieux attendre qu’ils passent en savourant un peu plus longtemps sa visite du cimetière.
Pour ce qui est du reste des bâtiments qui comprennent le musée juif je dois dire que j’ai moyennement apprécié la visite. Les objets et les textes étaient présentés dans de vieux caissons en bois auxquels il était difficile d’accéder étant donné la foule. En plus, certaines explications présupposaient un certain niveau de connaissance de la religion juive ce qui n’est malheureusement pas mon cas.
C’est dommage car une muséographie plus moderne aurait sans doute mieux mis en valeur la riche histoire de la communauté juive de Prague.
![]() |
La magnifique synagogue espagnole |
Le musée accueille aussi des objets de culte venant de plusieurs pays d’Europe qui avaient été accumulés et rassemblés à Prague par les nazis et dans l’espoir d’y créer un musée en mémoire de ce peuple qu’ils essayaient de faire disparaître. C’est sans doute grâce à cette volonté sinistre que les vestiges de Josefov ont été sauvegardés durant l’occupation allemande.
Malheureusement la grande majorité de la communauté juive de Prague à été déportée et a trouvé la mort au camp de Terezin durant la deuxième guerre mondiale.
Sur une note plus positive, la fin du régime communiste a contribué a donner un essor à la communauté juive qui se réapproprie tranquillement le quartier de Josefov.
- Prague et ses attrapes touristes
- Josefov, le quatier juif de Prague
- Le Château de Prague, Pražský hrad
- Prague la nuit
- A suivre …
Laisser un commentaire