Mémoire de master: très bien

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Mémoire All-American Canal - Californie

Vendredi, jour de la soutenance de mon mémoire, je me suis réveillée avec l’estomac noué, incapable de manger, mais prête à tout renvoyer dans la douche. Pour améliorer le tout, une grosse plaque d’eczéma est apparue dans le creux de mon coude. J’ai répété quelques fois ma soutenance avec chéri qui était en congé. Ça n’a fait qu’empirer mon stress, car j’avais beaucoup de difficultés de prononciation.

Je suis partie trente minutes à l’avance avec ma présentation sur mon ordinateur, sur une clef USB et imprimée. Parce que quand ça va mal, il n’y a pas de raison que ça n’aille pas encore plus mal. J’ai eu de la chance, car mon voyage en métro s’est déroulé sans anicroche et il m’a permis de répéter plusieurs fois. Comme je suis arrivée à l’avance, j’ai pris le temps d’aller aux toilettes (qui sont toujours abominablement sales à la fac) et je me suis assise à la porte de la salle où j’allais soutenir pour écouter le candidat qui me précédait.

J’ai rangé mes aide-mémoire et j’ai essayé de relaxer. En écoutant l’étudiant devant moi, je me suis aperçue que je n’avais pas préparé le bon type de présentation. Il était trop tard pour changer ma présentation, alors j’ai commencé à envisager le résultat de manière pessimiste. Que ferais-je si l’on me recale? Est-ce que je devrais me marier pour rester en France? Pour ne pas arranger les choses, les deux juges avaient des propos sévères envers l’étudiant dont le mémoire ne les satisfaisait visiblement pas.

Je me préparais doucement à subir mon humiliation. J’étais consciente qu’en France les corrections sont plus sévères que dans le système universitaire anglophone que j’ai connu auparavant. J’envisageais un carnage intellectuel. Plus l’heure avançait, plus j’étais résignée à affronter les deux femmes brillantes qui constituaient le jury. Auquel participait ma directrice de mémoire qui est une sommité sur les États-Unis.

Mon tour est venu. On m’a appelée avec le sourire, ça m’a rassurée. Par contre, on m’a annoncé que je n’avais que 10 minutes top-chrono pour faire ma présentation alors qu’elle durait une vingtaine de minutes. En plus, il n’y avait même pas de projecteur pour montrer mon magnifique PowerPoint que j’avais pris une semaine à rédiger.

Je leur ai avoué bêtement que je n’avais pas préparé le bon type de présentation. Elles m’ont demandé de seulement leur rappeler mes conclusions, ce que j’ai exécuté sans bafouiller, étonnamment. Lorsque j’ai terminé, elles m’ont annoncé qu’elles ont été surprises par la qualité de mémoire. Waouh!!! Elles m’ont posé quelques questions et je n’ai pas eu de critiques négatives.

Après une courte délibération, j’ai reçu ma note : 18/20 avec la mention très bien. Ça a été un grand moment de bonheur pour moi. Ça m’a rassurée sur mes capacités de recherche et de rédaction. Cent cinq pages provenant de mon cerveau qui ont fait bonne impression devant des spécialistes! Ce n’est pas rien et ça requinque l’estime de soi en un rien de temps. Bien entendu, une fois rentrée, j’ai appelé toute ma famille pour leur annoncer la nouvelle. J’ai même forcé Réjean à venir manger au restaurant japonais pour fêter l’acceptation de mon mémoire.

Après cette expérience, je me sens beaucoup plus confiante en mes capacités et j’envisage le mémoire que je prépare cette année avec beaucoup plus de sérénité.

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

3 commentaires

  1. Félicitation!

    Pour avoir étudié en France presque toute ma scolarité, je sais que 18 c’est vraiment excellent étant donné que les profs notent dur.

    Bravo!

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