Expat en France: rester ou partir

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Rester ou partir en France - Amarre
Photo de la semaine #7

J’aimerais pouvoir penser qu’une carrière stimulante m’attend en France, mais je ne me fais pas d’illusions. Il me faudrait être française pour occuper le type d’emploi que je recherche. Il y a bien l’OCDE à Paris qui m’intéresserait, mais il faut plusieurs années d’expérience pour postuler, même pour les postes juniors.

L’année prochaine se rapproche à grands pas et l’imminence de l’obtention de mon diplôme me fait de plus en plus réfléchir. Qu’est-ce que je pourrais bien faire après avoir obtenu mon master?

La réponse facile serait un doctorat. C’est un statu quo, je continue à faire ce que j’ai fait durant les 21 dernières années, soit rester à l’école. Stay in school, be cool! Bien que j’adore faire de la recherche que je trouve très stimulante, dans les sciences humaines le doctorat ne mène qu’au professorat. Je commence à en avoir assez d’être un fardeau financier pour ma famille, mon conjoint et moi-même, car les prêts du gouvernement du Québec seront à rembourser éventuellement.

Il y a aussi la réponse qui fait peur : trouver un emploi. Un emploi qui ne me plairait pas pour rester en France. Je pourrais très bien être professeur d’anglais (mon autre langue officielle) ou assistante de direction. Pourtant, je me dis que je n’ai pas étudié cinq ans en sciences politiques pour occuper ces emplois. Je recherche avant tout un métier stimulant dans lequel je pourrai m’épanouir, pas une béquille pour vivre en France.

Il y a la réponse qui déchire le cœur : retourner au Canada pour intégrer la carrière de mes rêves. C’est un choix auquel je pense le plus depuis que j’ai vu un super poste dans la fonction publique. Il y a des emplois pour les jeunes diplômés qui sont tout ce que je recherche tant au niveau des responsabilités que du salaire. Le pire c’est que je suis entièrement qualifiée pour ces emplois qui me permettraient enfin d’être indépendante.

Est-ce que l’on peut se séparer de l’homme de sa vie pour sa carrière? C’est une situation particulièrement difficile quand on sait que Réjean aimerait mieux vivre au Canada. Il ne peut pas y travailler, car il exerce une profession particulière pour laquelle le marché est trop restreint. En même temps, j’ai toujours voulu avoir une carrière tandis qu’avoir une famille me laisse totalement indifférente.

Nous nous trouvons à la croisée des chemins, car si l’on est prêt à accepter une séparation temporaire on sait que la réunification serait plus longue et plus douteuse que les deux autres fois où nous avons été séparés. L’idée de dissoudre notre petite famille humano-canine m’est vraiment pénible. D’autant plus que l’un de nous deux devra abandonner d’Akira. La garde partagée transatlantique d’un chien n’est pas possible.

Heureusement, nous n’en sommes pas encore là. Je vais appliquer cette semaine sur un stage dont la description semble signifier qu’il pourrait y avoir un emploi à la fin. J’ai refait mon CV ce week-end et ça m’a redonné du courage. Je crois que j’ai un bon profil! J’espère vraiment trouver, car il me serait difficile de quitter mon cocon amoureux.

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

8 commentaires

  1. « Je recherche avant tout une carrière stimulante dans laquelle je pourrais m’épanouir »

    Je pense que tous les français ont déjà décidé que les carrières comme ça n’existent pas, et donc ils ont peur de changer de carrière ou même d’essayer de trouver quelque chose qui peut leur plaire. Le but en France est de trouver un boulot – que ça te plaise ou pas. Et je trouve ça assez déprimant…

    On parle avec David encore une fois de partir pour s’installer au Québec. Bien sûr, je veux y aller mais David a peur de ne pas trouver un travail. Pourtant, il déteste son travail actuel en France et n’est pas trop attaché à être fonctionnaire. Le fait que le maximum qu’il peut gagner dans sa vie – même après 30 ans de service – est seulement 2300€ par mois me fait mal au cœur et c’est pour ça (et le fait que je vais jamais trouver un travail qui me plaît ici) que j’ai vraiment envie de partir et de travailler où on peut gagner un salaire normal !

    Si j’étais toi, je retournerai au Canada pour être plus heureuse et indépendante (avec l’argent). Même si ton copain ne peut pas travailler dans le même domaine qu’en France, il peut trouver quelque chose d’autre. C’est pas comme il essaie de trouver un travail en France ! 😉

  2. Shandara: J’espère 🙂

    Jennie: Effectivement c’est assez déprimant et les salaires aussi :S Malheureusement pour moi mon copain fait un travail qu’il adore et qui est vraiment bien payé en France alors qu’il est resté presque un an sans travail à Montréal. Heureusement, il semble vouloir s’ouvrir à la possibilité de déménager au Canada 🙂

  3. décision difficile, il est vrai. A vous de peser le pour et contre de chaque possibilité… Le bon point, c’est qu’aucun de vous deux n’est fermé sur la question de vivre dans le pays de l’autre, et ça c’est quand même un gros plus !

  4. Ça c’est vraiment dur ! Les carrières et le couple, c’est dur à gérer… sans parler des situations extrêmes comme vous où c’est le problème de deux pays, c’est commun de se poser la question de la vie où l’on vit.

    Je trouve le marché du travail tellement déprimant en France… tant au niveau des salaire que de l’embauche (ils sont vraiment intransigeants). Je ne me vois pas du tout revenir travailler en France. Je ne vois pas ce que j’y ferai de toute façon, faut un diplôme pour tout… j’en ai un mais trop théorique. Bref, moi je reste où je suis.

    Ton chéri ne peut-il vraiment pas trouver au Canada? C’est grand le Canada, même dans la partie anglo?

    Autrement, tu peux toujours commencer à travailler en France et voir où ça te mène… on a des surprises des fois.

  5. Oui, j’espère avoir une bonne surprise 😉 Sinon chéri aurait plus de chances de travailler en Ontario, province que j’aime beaucoup mais lui moins …

    De toute façon on va voir, j’ai appliqué pour mon poste de rêve mais je risque d’attendre la réponse super longtemps.

  6. Ah, mais l’Ontario c’est grand ! C’est sûr que les Français semblent préférer le Québec, mais à mon avis, il y a des coins très sympa en Ontario. Ottawa ? Tu pourrais bien trouver un poste à l’ACDI… 😉

  7. J’aimerais bien Ottawa, c’est une ville que j’apprécie depuis que je suis toute petite et il y aurait beaucoup de travail pour moi 🙂 Par contre je pense que pour chéri c’est plutôt Toronto où nous sommes jamais allés.

    Dans le fond, il faudrait éventuellement penser à faire un voyage de prospection 🙂

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