Quand les voisins font …

Publié le Catégorisé comme Bla bla 3 commentaires sur Quand les voisins font …
Quand les voisins font - escaliers décrépits
Pas très normal de voir à travers les escaliers !

Mes voisins du dessous me sont fortement antipathiques, une façon détournée de dire que lorsqu’ils sont hospitalisés je prie pour qu’ils ne reviennent pas. À Paris, on voit rarement ses voisins, sauf les nôtres parce qu’on habite un bâtiment où se superposent seulement deux appartements. Le vieux monsieur bourru qui occupe l’étage du dessous croit régner sur les escaliers de l’immeuble.

Quand il estime que nous faisons trop de bruit en empruntant ses escaliers, il va claquer sa porte. Lorsqu’un jour, nous avons fait des menus travaux pour mettre un plancher flottant afin de cacher l’horrible vieux tapis gris, monsieur a claqué sa porte deux fois. Il nous a ensuite proféré des menaces. Mon chéri, qui avait heureusement le sang moins bouillant que moi, a envoyé valser son agressivité calmement et poliment.

Cet ogre est aussi opposé au fait que nous invitions des amis à venir manger le soir et il nous le fait sentir avec sa porte. Pourtant, nous ne recevons que rarement, que peu de gens, et ils partent comme cendrillon aux douze coups de minuit. Rien à voir avec les bringues débridées de l’immeuble à côté où la musique joue jusqu’à trois heures du matin accompagnée par l’écho des éclats de rire dans le jardin.

Il y a aussi la fois où j’ai dû faire défoncer ma serrure parce qu’elle était brisée. Il a fallu que cet homme horrible s’en mêle et le serrurier a dû lui gueuler dessus pour qu’il cesse de l’embêter.

Hier, j’ai appris de la part de la commère la concierge que cet affreux personnage s’était plaint que mon chien salissait les escaliers et y rependait une odeur nauséabonde. J’ai répondu du tac au tac que le couloir n’avait pas besoin de mon chien pour sentir mauvais, car l’appartement du dessous en était certainement la source. Imaginez-vous un monsieur rabougri qui passe la journée dans ses vieux vêtements de corps avec le chauffage à 27 degrés, qui transpire, mais qui n’ouvre jamais les fenêtres de son appartement rempli de tapis. D’ailleurs, il semble fier de son odeur, car il laisse toujours sa porte entre-ouverte afin de la partager avec nous.

Il paraîtrait même que la femme de ce monstre doit laver son palier chaque jour, car le chien le salit. J’ose mal imaginer que les mini-pattes de mon chien salit plus que les grands pieds de quatre humains. Je sais qu’ils n’aiment pas les chiens, mais nous sommes dans notre droit. Inventer des choses à leur âge je comprends que ça puisse faire passer le temps, mais bof!

Dans le fond, ils n’ont qu’à faire une plainte au propriétaire, mais elle risque de ne pas être entendue. Pourquoi? Parce qu’ils ne paient presque rien pour habiter leur appartement dans un quartier relativement recherché grâce à la loi de 1948. C’est donc nous qui réglons la majorité des frais pour ce petit immeuble et subissons l’effet pervers de cette législation sociale archaïque.

Avec cette loi, les propriétaires doivent presque payer pour louer leur logement et c’est très mauvais pour la valeur de revente des appartements. Alors, les bailleurs laissent aller leurs biens immobiliers qui deviennent de plus en plus vétustes avec les années qui passent.

Ainsi, la façade de notre immeuble est lézardée par l’humidité qui entre dans les murs et soulève les papiers peints de l’escalier. L’escalier aussi est complètement délabré, l’humidité a rongé les marches de bois. Ce problème a été découvert dans le local commercial du rez-de-chaussée, le responsable a aussitôt appelé l’agence immobilière pour les avertir de l’affaissement imminent de l’escalier afin qu’ils dépêchent un inspecteur du bâtiment.

Personne n’est venu, bien sûr! Le propriétaire aimerait certainement mieux que l’escalier tombe afin d’évincer les locataires du premier étage. Effectuer de gros travaux est l’une des seules façons de déloger des locataires dépendant de la loi de 1948. En effet, leur bail est valide à quasi-perpétuité et est transmissible par testament.

Il n’y a rien d’étonnant dans la réaction du propriétaire d’autant plus qu’on m’a déclaré à mots à peine voilés que mes horribles voisins du dessous avaient fait déguerpir les derniers locataires de mon appartement à cause de leur sale caractère. J’espère qu’on va trouver un nouveau logement à acheter avant que l’escalier tombe. Pendant ce temps, les voisins savent sur qui ne pas compter en cas de pépin 😉

À lire sur la loi 1948

Loi de 1948 : la fin pour bientôt?
Quel est le régime d’une location soumise à la loi de 1948?

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

3 commentaires

  1. Les voisins chiants… ça c’est quelque chose que ne me manque pas !

    Je trouvais ça bizarre au début de ne pas connaître mes voisins au Canada, mais d’un autre côté les gens sont plus respecteux. Et le « désavantage » de ne pas connaître ses voisins, c’est aussi l’avantage de ne pas subir le musique de m***** à fond toute la journée!

  2. Ha oui je peux te dire que ça me manque de ne pas parler à mes voisins et surtout qu’ils ne se donnent pas la permission de se mêler de ma vie privée.

    J’ai décidé de ne plus leur parler, du tout pour le monsieur et le strict minimum pour la dame afin de retourner à ce qui est culturellement correct pour moi 😉

Répondre à Zhu Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *