Soirée andouillette: priée d’apporter mon blanc de poulet

Publié le Catégorisé comme Lifestyle 15 commentaires sur Soirée andouillette: priée d’apporter mon blanc de poulet

Si au Québec j’étais une convive appréciée, car on me considérait comme quelqu’un qui mangeait de tout, ici, il n’est plus de même en France. Par exemple, cet été je fus invitée à un barbecue où l’on ne servait que des Merguez, un type de saucisses que j’ai en horreur. Chéri voulant m’accommoder a demandé à notre hôte d’acheter également des brochettes afin que j’aie une alternative. Déjà gênée par la situation, je le fus encore plus quand je mis un bout de mouton dans ma bouche et que je fus incapable d’en avaler un seul morceau. Heureusement, Akira était présent et j’ai pu lui glisser ma part discrètement sous la table. Je n’ai rien mangé, tant pis!

Malheureusement, c’est une situation qui se répète constamment depuis mon arrivée en France. Tant bien que ce soir pour un dîner d’andouillettes on m’a priée de bien vouloir apporter mon blanc de poulet! Cela est peut-être dû à mon canard recraché la semaine dernière alors que nous étions en bonne compagnie. En tous les cas, je n’en tiens pas rigueur à l’hôte, mais plutôt à moi-même qui leur complique la vie! Pour des raisons inconnues, il y a plusieurs aliments qui ne peuvent simplement pas passer la barrière de mes amygdales. J’ai l’impression d’être dorénavant une invitée indésirable.

Mouton, gésiers, canard, foie, fromage, saucisses et autres, je suis la plupart du temps incapable d’en manger. Heureusement, depuis que je suis arrivée j’ai fait des progrès, ainsi maintenant je mange du foie gras, du fromage Comté et un peu de l’Appenzeller. Mais pour le reste, c’est sans espoir!

C’est une situation qui m’attriste, car je trouve que c’est impoli envers l’hôte et ça rend aussi le choix aux restaurants difficiles. Pourtant, j’aimerais bien manger « de tout », mais le rejet est physique. C’est tellement étrange : même si la chose que j’ai dans la bouche me dégoûte, je ne la trouve pas répugnante au goût pour autant. En fait, c’est souvent la texture ou l’apparence qui me dérangent.

C’est un problème avant tout culturel. Pas dans le sens que tous les Québécois, Canadiens ou Nord-Américains ont ce problème, mais dans le sens que les pratiques culturelles de mes parents ont engendré ce cette problématique. Tout ce que je mangeais était, disons « clinique » : la viande était toujours du filet, il n’y avait pas d’odeurs fortes et il n’y avait tout simplement pas une aussi grande diversité alimentaire. Surtout au niveau de la viande, je trouve qu’en Amérique du Nord on fait tout pour nous faire oublier leur provenance. Exit les coqs complets, les têtes de veau, la cervelle d’agneau, etc. D’ailleurs, en France on mange souvent des parties animales que je considère comme de la viande à chien. Cette impression vient du fait que j’ai été confrontée à plusieurs de ces aliments que très tard, ça rend leur intégration à mes goûts difficile.

Ainsi, ce soir je vais arriver chez notre hôte avec dans une main une boîte de pâtisseries et dans l’autre une poitrine de poulet. Ça me permettra de montrer que je ne suis pas anorexique et que je suis capable de manger. En espérant un jour avoir une meilleure relation avec la nourriture à force d’y travailler, car c’est triste d’être en France et de n’avaler que des blancs de poulet.

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

15 commentaires

  1. Idem, jamais mangé de poutine, la consistance me dégoûte… je trouve ça bizarre quand mes collègues en mangent le midi…!

    Sinon, je suis pareille que toi, j’ai du mal avec la charcuterie. Mes parents ne sont pas de gros mangeurs de viande alors je n’ai pas été habituée aux plats roboratifs français. Quand j’étais petite, j’ai souvenir d’avoir mangé des saucisses, merguez, boudins etc. Puis rejet quand j’ai su « ce que c’était ». C’est idiot… mais physique comme tu le dit.

    Ça m’a fait bizarre quand j’étais en France la dernière fois, tous les cafés proposaient des menus avec des viandes « bizarres ».

    Je trouve la bouffe trop aspetisée au Canada, mais j’ai mes limites en France !

  2. Je pense qu’il faut y aller tout doucement. 🙂

    Tu sais, j’ai beau avoir grandi en France, je ne supporte pas non plus l’odeur des côtes d’agneau, ou des rognons.
    Mon frère fuit à 100m dès qu’on apporte le plateau de fromages. 🙂
    On a tous notre sensibilité aussi.

  3. Ouf! Ça me rassure d’entendre qu’il y a au moins un français qui ne mange pas de fromage! C’est vraiment le truc dont je me sens le plus mal de ne pas manger car j’ai l’impression de manquer quelque chose!

  4. Aprés une mauvaise expériance .
    (une invitation chez des amis à
    « déguster » leur spécialité »,
    -calamars à l’encre- que mon épouse
    et moi n’apprécions pas;maintenant
    j’avertis mes hôtes ce dont je ne mange pas. »systématiquement »

  5. L’important c’est l’esprit « d’équipe » lors d’un bon repas entre famille ou amis !
    Les andouillettes c’est space faut avouer ^^
    Un bon resto c’est en haut de la rue du Commerce dans le 75015. Typiquement Auvergnois et succulent (en dehors de l’andouillette tout le reste est bon ^^ ).
    Le Minzingue : lien internet :
    https://www.google.fr/maps/place/restaurant+%22place+du+commerce%22+paris+75015/data=?dg=dbrw&newdg=1!4m2!3m1!1s0x0:0x8620f2f4223175cf?hl=fr&dg=dbrw&newdg=1

  6. @bicounet Ça peut être une idée mais j’ai peur de faire le malheur des autres invités!
    @Frédéric Merci pour l’adresse! Ça peut être une idée pour aller fêter notre PACS lol

  7. Je suis française, mais tu me fera pas manger de cervelle, fois, rognons et autres abats ya pas moyen rien que de voir l’aspect j’en suis incapable.
    Les fromage ça j’adore ma mère est madame fromage alors j’en ai gouté plein, tu devrai essaye il y en a des vraiment bon même si certains sentent un peu fort.
    et rassure toi je n’aime pas l’andouillette non plus.
    On se fait un repas toute les deux lol
    on mangera du poulet hihi

  8. Hehe c’est cool le poulet, c’est justement ce que j’ai mangé hier 🙂

    Par contre le fromage j’ai vraiment beaucoup de difficulté: j’ai toujours l’impression que ça goûte le moisi!

  9. Alors moi qui suis française et qui vit désormais dans la belle province je paierai cher, pour manger une andouillette AAA, j’adore tout ce qui est abats, fraise de veau, ris de veau, cervelle bref tout ce que je ne mange plus ici , mais par contre la poutine, j’suis pas capable !!!!! et puis ayant habitée fort longtemps le XV , essayes le resto « chez papa » rue de grenelle je crois, cuisine du sud ouest super bonne et abordble, foie gras, salade géantes etc….

  10. Tout ce qui est abat se trouve dans les épiceries « ethniques, » si tu es à Montréal il y a Bonanza à St-Leonard qui vend pas mal de trucs de ce type.

    La poutine ça reste du fast-food, il y a pleins de trucs que les gens font à la maison et qui sont 1000 fois meilleur! Bizzarement, il y a rarement des mets québécois au menu dans les restaurants.

    En tout cas je vais prendre en note ton adresse dans le XV 🙂

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