Test de l’objectif « pancake » Canon EF-S 24mm f/2.8

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Dépanneur Montréalais
Canon EF-S 24mm f/2.8 STM - 1/500 à f/ 4,5, ISO 640

J’ai aimé utiliser l’appareil photo hybride Lumix GM-1 pendant que j’en avais l’occasion, mais j’adore utiliser mon reflex Canon. Mon 7D, reste meilleur au niveau de l’autonomie des batteries et du contrôle des paramètres de l’image. Le problème principal est son poids de 820g auquel s’ajoute les 570g de mon objectif favori le Tamron 17-55: se balader avec 1,5 kg autour du cou devient assez vite fatigant.

En 2015, j’ai eu l’idée d’acheter l’objectif pancake (plat comme un crêpe) Canon EF-S 24mm f/2.8 afin de combiner les avantages du reflex à la légèreté des hybrides. Mon avis sur cet objectif portera avant tout sur le ressenti lors de son utilisation parce que je laisse les tests plus poussés aux experts. D’ailleurs ces tests sont bien utiles, mais je trouve qu’ils manquent souvent de recul sur l’utilisationet et les photos qui accompagnent ne donnent pas une bonne idée de la qualité des images en condition réelle (je ne prends pas souvent des mires en photo !).

Brève description du Canon EF-S 24mm f/2.8 (pancake)

Cet objectif, fabriqué par Canon, est dédié aux reflex munis de capteurs aps-c. Cet objectif à focale fixe (sans zoom) a été mis sur le marché en 2014 à un prix très abordable (160 € / 160 $). Il est muni d’un moteur STM, silencieux et rapide; adapté à la captation de vidéo. Il possède sept lamelles de diaphragme et il permet de s’approcher jusqu’à 16 cm de son sujet. La qualification de pancake vient du fait que cette lentille est très plate, elle fait environ 2,3 cm d’épaisseur et pèse à peine 125 g. Ça en fait l’objectif le plus léger de la gamme EF-S de Canon. Cette focale est l’équivalent d’un objectif 38mm monté sur un reflex plein format ou argentique.

Comparaison des objectifs Tamron 17-50 et du Canon 24mm - version Canon
Photo brute au Canon 24 mm – 1/3200 s à f / 2,8, ISO 100
Comparaison des objectifs Tamron 17-50 et du Canon 24mm - version Tamron
Photo brute au Tamron 17-50 mm (distance focale 24mm) – 1/3200 s à f / 2,8, ISO 100
Photo au Canon 50 mm
Même photo avec le Canon 50mm f 1.8 – 1/3200 s à f / 3,2, ISO 100

Pourquoi acheter une focale que l’on possède déjà en pancake?

L’objectif que j’utilise le plus souvent sur mon Canon 7D est mon Tamron AF 17-50 f/2.8 XR Di II VC LD que j’ai acheté en 2010. Il est grand-angle, lumineux et stabilisé : je l’aime d’amour ! Alors, pourquoi lui faire des infidélités avec objectif dont la focale est comprise dans celui-ci ?

Tout simplement pour la portabilité, notamment en vacances. Le poids du corps de l’appareil photo est déjà assez lourd à porter. J’avais acheté mon 24 mm à mon départ en Floride en 2015 alors que j’avais des douleurs au bras et que je désirais voyager plus légèrement. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’avais acheté le Canon 50mm f/1.8, mais il n’est pas très pratique pour prendre des photos de bâtiment (pas assez de recul) et l’autofocus est une catastrophe.

Gros plan sur la bouche d'Akira
Détails de la photo d’Akira

Ce que j’aime du Canon EF-S 24mm f/2.8

Est-ce que je dois mentionner à nouveau que la légèreté de l’objectif pancake m’a vraiment séduite ? L’encombrement est minimal, c’est comme si le reflex était nu: il est à peine plus gros que le bouchon protège le capteur.

Heureusement, ce n’est pas le seul bon point pour ce caillou ! La focale est juste parfaite, elle ressemble à celle des appareils photo automatiques 35mm que nous traînions en vacances, jadis. C’est assez versatile pour passer des portraits à des photos de paysage. La mise au point est possible jusqu’à un sujet très rapproché, cela permet de varier les sujets. D’ailleurs, comme l’angle n’est pas trop grand, il y a peu de distorsion optique. En plus, il y a très peu d’aberrations chromatiques (moins que mon zoom Tamron) et la plage dynamique est bonne pour une lentille bon marché.

Les photos sont bien nettes grâce à l’autofocus qui fonctionne de façon fluide et discrète. Je n’utilise que le collimateur du centre, cependant il arrive que j’aille tellement de difficulté à faire la mise au point avec les lentilles premier prix que j’en ratte mon occasion photo.

Comparaison des objectifs Tamron 17-50 et du Canon 24mm - version Canon
Photo brute au Canon 24 mm – 1/250 s à f / 2,8, ISO 100
Comparaison des objectifs Tamron 17-50 et du Canon 24mm - version Tamron
Photo brute au Tamron 17-50 mm (distance focale 24mm) – 1/250 s à f / 2,8, ISO 100

Les défauts du pancake Canon 24 mm

Je vous invite à prendre les défauts avec un grain de sel, car cette lentille est vendue à un prix extrêmement intéressant.

Ce que j’aime moins quand j’utilise cette lentille en vacances, c’est qu’il manque de variance dans mes photos. La focale fixe fait que toutes les photos se ressemblent si on ne fait pas attention à varier la distance avec ses sujets. Certains photographes ont fait le choix d’acheter le pancake Canon EF-S 40 mm f/2.8 afin d’interchanger ces deux lentilles légères pouvant être transportées dans une poche. Je ne suis pas convaincue que ça soit une excellente idée, compte tenu des poussières se déposant sur le capteur à chaque changement. Dieu sait combien les conditions en vacances sont rarement idéales pour protéger celui-ci.

Bokeh sur un paon
Bokeh de mon zoom 55-200 mm de Tamron

Même si la lentille permet une grande ouverture, le bokeh (le flou dernière un sujet) n’est pas très beau. Il est acceptable, mais ne ressemble en rien au flou crémeux des objectifs téléphoto. Ce n’est pas vraiment un défaut dans le sens que l’on ne s’attend pas à ce que ce type de lentille soit exceptionnelle à ce niveau.

L’ouverture qui va jusqu’à f/ 2,8 permet de faire des photos en basse luminosité, mais, sans stabilisateur j’ai du mal à obtenir une bonne photo en dessous 1/30 s. C’est tout juste passable pour obtenir des photos correctes dans des musées ou la nuit en ville. Il y aura nécessairement beaucoup d’images ratées.

Un dernier défaut est le vignetage très présent à f/ 2,8. C’est typique des lentilles abordables à grande ouverture. Ce n’est pas rédhibitoire pour moi parce que c’est très facile à corriger dans Lightroom avec le profil de la lentille.

Château de sable à Clearwater
Canon EF-S 24mm f/2.8 STM – 1/6400 s à f/ 3,2, ISO 200
Cathédrale la Major, Marseille
Canon EF-S 24mm f/2.8 STM – 1/500s à f/ 8, ISO 100
Akira, le chien baveux
Canon EF-S 24mm f/2.8 STM – 1/800 s à f/ 3,5, ISO 640
Sentier au Lac Champlain
Canon EF-S 24mm f/2.8 STM – 1/800 s à f/ 3,5, ISO 250
Flottins d'Évian
Canon EF-S 24mm – f/2.8 STM – 1/80 à f/ 2,8, ISO 2000 (sans trépied)
Portrait au restaurant
Canon EF-S 24mm – f/2.8 STM – 1/50s à f / 3,2, ISO 1600
Fleurs roses du Parc de Sceaux
Canon EF-S 24mm – f/2.8 STM – 1/1600 s à f/ 2,8, ISO 200
Carrousel aux Tuileries, Paris
Canon EF-S 24mm f/2.8 STM – 1/40 s à f / 3,2, ISO 1600 (sans trépied)
Oratoire Saint-Joseph, Montréal
Canon EF-S 24mm f/2.8 STM – 1/30 s à f/ 3,2, ISO 2500 (sans trépied)
Streetart Wynwood Miami
Canon EF-S 24mm f/2.8 STM – 1/100 à f / 4,5, ISO 200
Sentier sur les îles du Frioul
Canon EF-S 24mm f/2.8 STM – 1/400 s à f/ 9, ISO 200

Verdict sur mon pancake Canon 24mm

Ses défauts, on s’en fout ! Ce que cette lentille apporte dans attirail photographique est du plaisir et de la légèreté. Je préfère mon reflex à un appareil hybride pour la charge de sa pile dure plus d’une semaine et de la facilité pour faire mes réglages en mode manuel. Mon pancake 24mm me permet de ne pas acheter un autre appareil photo parce qu’il tempère le principal défaut de mon 7D: son poids. À 160 $, ça serait dommage de se priver de ce plaisir pour tous ceux qui partent en voyage avec leur appareil photo. Un conseil pour les Européens : si vous en avez l’occasion, achetez cet objectif en Amérique du Nord où le taux de change fait qu’il moins cher.

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

6 commentaires

  1. Hello Cynthia,

    Cela fait du bien de te retrouver à l’écrit comme en photos ! J’aimerais revenir sur la toile également mais je crois que je ne sais plus faire…

    Merci pour ton partage d’expérience sur cet objectif. J’utilise également des boitiers Canon mais, au fil des années, le poids cumulé avec les objectifs me décourage et me dissuade de les prendre. Je manque parfois de belles occasions. Les pancakes semblent être de bons compromis. Je pensais me tourner vers un hybride mais je suis complètement perdue dans les gammes…

    Du coup, tu as piqué ma curiosité avec l’essai de l’hybride de Lumix. Qu’en as-tu pensé ?

    Au plaisir de te lire!

    (très joli autoportrait soit dit en passant 🙂 )

  2. Je suis Nikon, mais du coup, ça me donne envie de voir ce qui se fait en ce moment comme objectifs… ça fait très longtemps que je n’en ai pas acheté. En fait, finalement, je trouve que je fais beaucoup de photos avec le classique 88-55 mm. C’est pas pratique de voyager avec trois ou quatre objectifs… je ne prends le 55-200 mm que quand je sais qu’il y aura matière à faire avec.

    1. J’ai l’impression de toujours avoir besoin de l’objectif que je n’ai pas pris avec moi 🙂 C’est vraiment un problème de voyager avec plusieurs objectifs surtout avec les cie aériennes qui sont devenues tr« es pointilleuses avec le poids des bagages à main !

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