Michel Tremblay au Centre Culturel Canadien

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Pour la publication de son roman La grande mêlée (Actes Sud) en France, Michel Tremblay nous a fait l’honneur de sa présence au Centre Culturel Canadien le 14 mars dernier. La rencontre a pris la forme d’un entretien mené par Armelle Héliot critique au journal Figaro.

Ce nouveau roman clôture le cycle de la Diaspora des Desrosiers qui raconte l’enfance et l’adolescence de Rhéauna, Nana, qui deviendra la grosse femme d’à côté dans les Chroniques du Plateau Mont-Royal. Temblay a écrit ce roman car il avait envie de décrire la journée précédant le mariage de Rhéauna et de Gabriel durant lequel leurs familles respectives se croisent et s’entrecroisent sans encore se connaître.

Pour lui, ce roman était nécessaire car un mariage n’est pas seulement l’union de deux personnes mais de deux familles qui n’en formeront bientôt qu’une seule. C’est d’ailleurs quand le mélange des familles ne colle pas que les mariages battent de l’aile.

affiche belles-soeurs
L’affiche des Belles-Soeurs par Stéphane Trapier ♥

Dans l’actualité de Michel Tremblay, il y a aussi la pièce des Belles-Sœurs adaptée en comédie musicale par René-Richard Cyr et Daniel Bélanger qui est présentée au Théâtre du Rond-Point. Les gens qui ont eu la chance de voir la pièce en ont chanté les louanges et les critiques parues dans les journaux parisiens étaient positives, voir chaleureuses. J’ai très, très hâte, d’y aller à mon tour le 6 avril date de l’avant-dernière représentation à Paris.

Sinon Michel Tremblay m’a vraiment impressionné par son accessibilité et sa bonhomie. C’est quelqu’un qui peut placer Tchekhov dans une phrase sans une once de pédanterie. Pourtant, il nous a raconté qu’il aurait bien pu prendre la voie du génie raté, à l’image de certains de ses personnages, mais la seule chose qui l’a sauvé est le travail acharné qu’il a fourni afin de réaliser son rêve d’écrire.

La famille d’ouvrier dans laquelle il a grandi n’admettait pas que leur fils veuille devenir écrivain. Il a quitté l’école lorsqu’il était encore jeune et s’est « construit une culture pleine de trous ». La bonne nouvelle c’est que ça lui a permis de ne pas perdre de temps : il a écrit sa première pièce à succès, les Belles-Sœurs à 23 ans !

Il nous a avoué qu’il faisait parfois des erreurs dans ses romans en changeant tout à coup la couleur des yeux ou des robes de ses personnages, il a même sciemment changé plusieurs fois la date de naissance de l’un de ses personnages afin de faire mieux coller l’histoire. Il nous a laissé le soin de trouver nous-même de quel personnage il s’agit. Personnellement je crois que c’est mon cher Edouard.

Afin de ne pas (plus) faire d’erreurs de la sorte, il dit se référer à un dictionnaire de ses personnages qui a été écrit par Jean-Marc Barrette.

 

Ensuite nous avons été conviés à un petit cocktail où Michel Tremblay m’a fait le grand plaisir de me dédicacer Le Passage obligé acheté sur place à la librairie du Québec. J’étais trop tétanisée pour entamer la conversation mais au moins j’ai ce beau souvenir. Ce livre dédicacé à mon nom est tout d’un coup trop précieux pour être lu dans le métro et je vais le réserver jusqu’aux vacances de Pâques.

La soirée s’est terminée avec le monologue de Gloria la si peu glorieuse inspiré par le roman Un trou dans le mur et joué par Geneviève Boivin. J’ai bien aimé.

Le seul truc un peu étrange était que les français dans la salle riaient à des moments incongrus. Je crois qu’ils riaient surtout des expressions exotiques tout en manquant les moments réellement drôles. Mais bon, en somme j’ai été contente de voir qu’un écrivain québécois à Paris attire assez de parisiens pour faire salle comble.

Michel Tremblay

Pour les parisiens, ses livres sont disponibles à la Librairie du Québec au 30 rue Gay Lussac, 75005
Les Belles-Soeurs sont au théâtre du Rond-Point du 8 mars au 7 avril 2012
Pour les québécois, il y a une exposition consacrée à l’Univers de Michel Tremblay au Musée de la Civilisation à Québec du 14 mars 2012 au 18 août 2013.

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

5 commentaires

  1. Michel Tremblay, je le regardais un peu de haut au cégep et à l’université, dans le temps où je me moquais du joual, mais c’est un dramaturge incontournable. Je le reconnais maintenant. Ca a dû être une soirée remarquable et tu as été privilégiée d’y assister.

    1. J’ai eu la chance de connaître ses livres vers 13 ans donc je n’avais pas d’a priori à propos de son oeuvre. J’aime beaucoup la façon dont il utilise une langue très populaire tout produisant une littérature très riche.

      J’ai été vraiment contente d’y être par contre j’aurais bien aimé qu’il nous parle un peu plus longtemps 😉

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