Keith Haring, l’exposition parisienne de l’année

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Si vous ne reconnaissez pas l’iconographie de Keith Haring, c’est que vous êtes nés après les années 80-90. De l’émission pour enfants jusqu’aux t-shirts, affiches et autres objets ses dessins faisaient partie de l’iconographie de l’époque.

Une présence de masse telle que la petite fille que j’étais n’avait pas réalisé que Haring était aussi un artiste avec un A. L’exposition au Musée d’Art Moderne de Paris (MAM) a été l’occasion de découvrir ses œuvres.

Keith Haring, The Political Line

Etant fortement ancré dans les années 1980, Haring reprenait dans son art les préoccupations de l’époque comme la menace nucléaire, le contrôle de l’état, l’arrivée des nouvelles technologies, la consumérisme à outrance tout en souhaitent la reconnaissance de la communauté homosexuelle et en voulant attirer l’attention sur l’épidémie du SIDA qui y faisait alors des ravages. C’est cette conscience politique qui sert de fil conducteur à cette rétrospective.

Arrivé à New York en 1978 aux balbutiements du Hip Hop et de la culture graffiti Haring se lie rapidement d’amitié avec des artistes tel que Jean-Michel Basquiat, Lee Quinones, Futura 2000 et plus tard Andy Warhol. Il acquière rapidement une notoriété aux Etats-Unis mais aussi en Europe.

Il mélange les codes du grand art avec celui de rue car bien que représenté dans de grandes galeries aux côtés des grands artistes issus du Pop Art, il continue à dessiner sur les panneaux publicitaires du métro et à peindre des murales parfois illégalement comme « Crack is Wack » à Harlem ou bénévolement comme celle de l’hôpital Necker de Paris.

Haring peint et dessine constamment, sans croquis ni tracés préalables et pour une plus grande diffusion de son oeuvre, il ouvre le Pop Shop où il vend des produits dérivés.

En 1988, il apprend qu’il a le SIDA, il utilise ses dernières années à faire connaître la maladie et ses méthodes de prévention à travers son art. Il s’éteint en 1990 à l’âge de 31 ans.

Alors, on y court?

Simplement: ouuuuuuuuiiiiiiiiii! J’ai adoré.

Le MAM a réuni plus de 220 oeuvres variées comprenant des dessins, des toiles, des oeuvres qu’il affichait dans le métro et des objets, le tout agrémenté de photos de Haring et d’un documentaire vidéo.

A la sortie de l’exposition je ne pouvais que m’extasier sur le génie de Haring qui détenait toute une mythologie symbolique dans sa tête qu’il était capable de coucher sur papier sans ébauche préalable et sans hésitation (il peignait très vite). Impressionnant tant au niveau mental que technique!

J’ai aussi aimé l’espèce d’optimisme sans borne qui se dégage de l’art de Keith Haring et cela malgré le gravité de certains sujets. Même une fois le diagnostic du SIDA posé, à une époque où la seule issue de cette maladie était la mort, il continuait de se préoccuper du futur en voulant éduquer les gens contre cette maladie et en créant sa fondation. Et surtout, il continuait de représenter des scènes de sexe.

Pour aller plus loin

  • Il y a tout d’abord le catalogue de l’exposition qui est très bien fait avec des textes écrits pour l’occasion ainsi que des entrevue et de belles photos (34€).
  • Pour ceux qui sont à le recherche d’objets, le Pop Shop existe toujours (en ligne) et il est opéré par la Keith Haring Foundation, un organisme à but non-lucratif visant à éduquer et faire de la prévention contre les infection du SIDA et VIH.
  • Pour un T-Shirt, Uniqlo a créé une collection Keith Haring dont il reste quelques exemplaires au magasin Opéra.
  • A défaut de pouvoir acheter une de ses œuvres, se laisser inspirer par la musique des années 1980 et décorer ses murs de masking tape en reprenant des formes typiques.
L’exposition m’a beaucoup inspirée !

Keith Haring – The political line

Jusqu’au 18 août 2013
Photos autorisées
Exposition partagée entre le Musée des Arts Modernes de Paris et le 104 pour les œuvres grand format
Tarif adulte MAM: 11€
Keith Haring Foundation: http://www.haring.com/

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

7 commentaires

  1. Comm toi, j’ai baigné dans cette iconographie un peu enfantine, un peu barrée, un peu pop, et j’adore! À voir effectivement.

    J’avais « oublié » qu’il était l’une des nombreuses victimes du SIDA… 🙁

    1. Ça vaut vraiment la peine 🙂

      Toujours des engourdissements … je vais voir un neurologue cette semaine pour tenter de savoir ce qui se passe!

  2. Je ne le connais pas du tout. Enfin peut-être ai-je déjà vu de ses images sans savoir qui il est. Et Sesame Street, j’avais pas ça en grandissant… Pourtant j’ai grandi dans les années 80. Juste pas en Amérique du Nord 😉

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