Débuter en cuisine grâce au végétarisme

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Débuter en cuisine grâce au végétarisme

À vingt-huit ans, les mystères de la sauce spaghetti restaient entiers pour moi. Je n’avais jamais regardé ma mère cuisiner et puis le monde de la cuisine ne m’intéressait pas : manger pour vivre et pas l’inverse. Quand j’étais seule, je me débrouillais avec des omelettes, des légumes et de la viande grillée… des choses rapides à cuisiner et difficiles à rater.

Et puis, j’ai rencontré Réjean. L’homme parfait qui sait et surtout qui aime cuisiner. Il a donc naturellement investi la cuisine sans trop ronchonner (mais pas sans râler parce qu’il est quand même à 50 % Français !). On a eu des points de discordes entre le régime français très carné et mes habitudes qui faisaient la belle place aux légumes sans sauces et sans lardons.

Globalement, ça se passait bien, mais j’avais parfois la frustration de ne pas manger ce dont j’avais vraiment envie (pas encore des lardons dans les haricots !). En emménageant dans notre nouvel appart avec une « vraie » cuisine (vs mon coin-cuisine), on a pris le soin de s’équiper avec du bon matériel. Plus particulièrement, j’ai acheté un robot culinaire Magimix pour m’aider à surmonter mon manque de technicité en cuisine.

Je me suis lancée dans quelques recettes et j’étais fière de mes réalisations, mais il me restait un gros problème : je suis facilement écœurée par la manipulation des aliments et plus particulièrement celle de la viande. L’un de mes pires souvenirs d’adolescente étant d’avoir fabriqué des boulettes de steak haché à mains nues pour un repas collectif dans un camp d’été. La texture m’avait tellement dégoûtée que j’avais été incapable de manger mon hamburger.

Ce dégoût a évolué et j’en suis arrivée à un stade où je ne suis plus capable d’entrer dans une boucherie (quelle odeur atroce !), manger de la viande froide ou de la charcuterie (je ressens trop le côté cadavre), défaire du steak haché avec une spatule, ni même de déterminer si une viande crue est fraîche (ça pue tout le temps !). Si je devais couper une poitrine de poulet pour un plat, il était devenu impensable que je le fasse sans gants en latex !

Je suis consciente que cela semble complètement fou et exagéré, mais mon rapport avec la nourriture a toujours été assez étrange et pas forcément sain

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LA référence alimentaire au Canada

Et si la norme alimentaire ne me convenait pas?

Et puis, un jour j’ai eu une épiphanie en regardant la pub télé « matin léger » de Lactel où un petit garçon raconte que ça mère est écœurée par le lait, mais que ce nouveau produit lacté lui permet d’en boire quand même. Je me suis dit qu’il était complètement ridicule de se forcer à ingérer un aliment parce qu’il est la norme de consommer ceci ou cela.

En extrapolant un peu, je me suis rendu compte que j’étais tout aussi ridicule de m’astreindre à un régime alimentaire « normal » qui contient des aliments qui m’écœurent ! Après tout, il n’y a personne qui vient inspecter mon frigo pour s’assurer que je mange bien des produits laitiers et de la viande.

Pourtant, je n’avais jamais osé éliminer de mon alimentation ces deux catégories d’aliments, car les médias (et les lobbys) nous menacent de carences débilitantes si par malheur on cesse de consommer certains produits tellement essentiels à notre bonne santé.

J’ai commencé par éliminer le lait et cessé de me sentir coupable de ne pas manger de yaourts. On nous dit tout le temps que l’ostéoporose guette les femmes carencées en calcium, mais entre la probabilité d’avoir cette maladie et la certitude d’avoir un haut-le-cœur en avalant un yaourt, je préfère la première option.

Cuisiner végétarien

Le vrai déclic est venu avec le livre Mon Premier Dîner Végétatrien de Alice Hart dont je vous avais parlé en avril 2014. D’abord parce que les recettes me plaisaient (j’adore les légumes et les légumineuses), mais surtout parce que je me sentais maintenant capable de cuisiner : pas de viandes = pas de choses dégueu ! Enfin, je me sentais à l’aise de tout préparer de A à Z et j’ai ainsi pu prendre mon indépendance en cuisine.

Même si la cuisine ne sera peut-être jamais une passion pour moi, j’ai commencé à prendre plaisir à préparer nos repas quotidiens. En quelques mois, j’ai acquis assez de confiance pour me lancer dans des plats plus complexes quand j’ai envie d’une bonne bouffe le week-end. Je n’aurais jamais cru cela possible il y a quelques années tellement faire la cuisine me rebutait !

Je refuse catégoriquement de cuisiner de la viande, mais je ne suis pas devenue pour autant une parfaite végétarienne. Par exemple, je n’ai pas nécessairement envie de demander à des amis un plat particulier lors de nos repas en commun et je ne suis pas capable de résister à un bon club sandwich avec du poulet et du bacon.

De toute façon, ce cheminement intellectuel m’a fait aussi réaliser que si je n’ai pas à m’astreindre à la norme alimentaire prévalente, je n’ai pas besoin non plus de coller à 100 % au végétarisme. Ce qui est important est d’être bien dans mes choix et je le suis : j’aime ce que je mange et je suis contente d’être capable de préparer de savoureux repas.

Pour des idées de plats, je tiens un tableau Pinterest avec des recettes végétariennes.

Par Cynthia

Montréalaise en escale à Paris.

8 commentaires

  1. Belle réflexion!
    Je mange très souvent végétarien, mais c’est + pour le côté pratique que par conviction! J’aime autant le tofu que la viande!

  2. En ce qui me concerne, c’est la cuisine familiale qui m’a fait craquer à la fin de l’adolescence. Mon père cuisine très bien, mais c’était viande à tous les repas. Ca ne convenait pas à mon estomac… j’étais souvent patraque après-manger (par contre, aucun problème avec les produits laitiers). Ca m’a fait abandonner toute forme de viande et de poisson dès que j’ai pu, une fois chez moi, maîtresse de ma cuisine. 🙂
    Quinze ans plus tard, j’ai trouvé le bon équilibre, enfin celui qui me convient. Je ne suis plus végétarienne, dans le sens où je cuisine et mange de la viande et du poisson, mais non seulement j’en consomme drastiquement moins que la moyenne, mais en plus je la consomme différemment. Beaucoup de nos repas sont strictement végétariens, même si je n’y pense même plus en les cuisinant, et lorsqu’il y a de la viande, c’est « un » ingrédient en quantité modéré dans la recette (mon conjoint est d’origine asiatique, et les plats chinois sont souvent ainsi). J’ai aussi découvert beaucoup d’aliments en cours de route (surtout dans les céréales, légumineuses, noix, tofu et dérivés, etc.).
    Tu as raison, il n’y a pas de recette unique pour bien nourrir tout le monde. On a tous nos préférences alimentaires et intolérances, et c’est une bonne chose de trouver une alimentation équilibrée… qui fonctionne pour nous !

  3. Si tu veux devenir végé à Paris, c’est un défi immense. À Montréal, avec tous les restaurants végétaliens, et pas des moindres, c’est déjà plus facile (genre: vraiment facile).

    Moi, j’ai épousé une végétarienne, alors forcément je mange beaucoup moins de viande. J’ai aussi développé des dégoûts de certaines viandes un peu à cause de cela, d’ailleurs.

  4. C’est vraiment un article et une réflexion intéressante.

    La viande cuite, aucun problème, mais comme toi, je ne veux pas la manipuler crue. Sans parler de dégoût profond, ça ne me tente pas. Du coup, je mange très rarement de la viande, quand je sors en gros, et si ça me donne vraiment envie. La dernière fois remonte à quelques mois, un steak en Argentine 🙂

    Pour Mark, je suis obligée de faire des efforts. Feng lui aime la viande et en cuisine, donc il lui en donne. De mon côté, je fais des oeufs, beaucoup de tofu, et je lui donne du jambon ou du poulet grillé (déjà préparé).

    Aucun problème avec les produits laitiers de mon côté, j’adore ça… même si je suis incapable de boire du lait. J’ai été traumatisée par l’obligation d’avaler des verres de lait le matin en primaire (obligatoire à l’époque, eh oui…). Sinon je mange des yaourts, du fromage, etc.

    Il y a beaucoup de dogmes autour de la nourriture, certains culturels, d’autres qui viennent de tendances. Du coup, j’ai pris mon parti de faire ce qui me convenait à MOI sans pour autant juger les autres. Après tout, ce qu’on mange ne regarde que nous. On n’est pas obligé de manger de la viande ni tous les trucs de la pyramide alimentaire… qui a bien changé au fil du temps.

  5. J’aime beaucoup ta reflection sur la question de se forcer à manger certaines choses qu’on n’aime pas nécessairement, et je suis super contente que tu commences à aimer à faire la cuisine 🙂 Je suis comme toi, je n’aime pas manipuler la viande crue donc c’est rare que j’en cuisine, mais je ne suis pas non plus végétarienne à 100%. (D’ailleurs sur mon blog je viens de parler de deux bouquins de recettes végétariennes que j’aime beaucoup.) En ce qui concerne le lait, il y a plein d’autres aliments qui contiennent encore plus de calcium. C’est comme avec la viande: il y a plein d’autres sources de protéines 🙂

  6. Je suis comme Anne, j’aime autant la viande que le tofu, quoique dernièrement j’ai du mal avec l’odeur de la viande. J’ai été voir tes recettes et il y en a quelques unes qui me tentent pas mal 🙂

  7. Je ne suis pas végétarienne mais je mange volontiers végétarien quand j’en ai l’occasion (notamment en Amérique du Nord). La cuisine et moi, ça fait deux. Cette activité m’ennuie profondément. Du coup, je prépare des choses simples et rapides, souvent avec du poulet. Manipuler la viande ne me plaît pas du tout, je préfère toucher du poisson !

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